mercredi 3 septembre 2014

Août 2014, entretien de Philippe de Villiers avec Vladimir Poutine en Crimée

Le 14 août 2014, près de Yalta en Crimée, Philippe de Villiers s'est entretenu avec Vladimir Poutine pour un projet de deux parcs Puy du Fou. L'entretien d'une cinquantaine de minutes, a eu lieu au palais d'été des Tsars dans le bureau du Tsar Nicolas II, , d'abord en présence de la presse russe puis en Tête en tête

Le président russe, Vladimir Poutine (D), discute avec l'eurodéputé français Philippe de Villiers, lors d'un entretien au palais Livadia, près de Yalta, le 14 août 2014. AFP PHOTO / RIA NOVOSTI / KREMLIN POOL / ALEXEI NIKOLSKY

PHOTO / RIA NOVOSTI / KREMLIN POOL / ALEXEI NIKOLSKY AFP PHOTO / RIA NOVOSTI / KREMLIN POOL / ALEXEI NIKOLSKY

 

Vidéo de l'entretien

Lors de son entretien , Philippe de Villiers a souligné que : Les sanctions sont des actes de guerre, les coopérations sont des actes de paix. Nous sommes venus poser un acte de paix. Cette œuvre commune franco-russe s'inscrit dans la longue tradition de l'amitié franco-russe

 

A la suite de l'entretien, Philippe de Villiers a déclaré qu'il était très impressionné par la hauteur de vue et le charisme   du président Poutine

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JJA

lundi 5 mai 2014

L'Euro - Monnaie unique inadaptée face à la crise

La monnaie unique n'est pas faite pour la France, elle n'est pas faite pour régner sur des pays aussi différents que sont les pays membres de l'Union Européennes.
En effet, rien n'est possible :
   1) Sans dévaluation.
   2) Sans une certaine dose d'inflation.
   3) Sans certains outils dont fait partie le taux de change.
   4) Sans une inflation raisonnée et raisonnable, le monde ne pourrait pas vivre.

_1958, avec une dévaluation de 20%, le Général de Gaulle sauve l'économie et la finance française.
_1933, avec une dévaluation de 41% Roosevelt sauve aussi les Etats Unis.

Une monnaie unique ne peut en aucun cas oxygéner une multitude d'économies différentes vivant avec des politiques et fiscalités différentes mais aussi avec des protections sociales différentes.


CRISE DE L'EURO - QUELLES SOLUTIONS

Jean Michel NAULOT-1
A l"approche des élections européennes, dans une vidéo intitulée "CRISE DE L'EURO - QUELLES SOLUTIONS" Monsieur Jean Michel NAULOT, ancien banquier et ancien membre de la commission des marchés financiers dans une analyse détaillée nous fait part des ses inquiétudes en apportant d'éventuelles solutions pour l'avenir.



JJA

mardi 15 avril 2014

Syrie: Meurtres et attaques contre les Chrétiens

Le père Frans vander Luggt supérieur des jésuites de Homs, a été tué le 7 avril par un homme armé.
Le jour même, le Vatican a salué le courage de ce pr^ètre néerlandais de 75 ans, arrivé en Syrie en 1966, il avait choisi de rester dans la ville syrienne, assiégée et bombardée par les forces de Bachar el-Assad.

 

Vidéo diffusée le 7 avril 2014 par L'observatoire de L'Islamisation

Dernière information

Selon la télévision officielle syrienne, Maaloula située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Damas aurait été reprise le lundi 14 avril par l’armée syrienne appuyée par le Hezbollah libanais

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JJA

Journée pour la France le 26 avril à Versailles

26 avril 2014 - Université Inter-âges,

6 Impasse des Gendarmes, 78000 Versailles

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Journée proposée par les Jeunes Pour la France de Philippe de Villiers

Lire l'article sur le site des Jeunes Pour la France : http://www.jeunespourlafrance.fr/journee-pour-la-france-26-avril-2014/

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JJA

lundi 20 janvier 2014

La charte européenne des langues régionales– un danger pour l’unité nationale

Un danger pour la France, Décembre 2013, Jean-Marc Ayrault a annoncé : pour ratifier la charte européenne des langues régionales et minoritaires, une proposition de loi constitutionnelle a été déposée le 10 décembre à l’Assemblée Nationale par le groupe Socialiste.
Selon les informations recueillies par le journal "Le Monde", elle devrait être discutée ce mercredi 22 janvier 2014.

Le 56ème engagement du candidat François Hollande à l’élection présidentielle de 2012 : Je ferai ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires
Un engagement très préoccupant pour l’avenir de la Nation, osons tout simplement dire mortifère pour la France.
À cet effet, en avril 2012, en pleine campagne présidentiel, dans un message d’alerte, "Ensemble pour la France" s’était engagé à prévenir les français.
François Hollande - Favorable aux langues régionales et à l’autonomie des régions : un réel danger .

1) Pourquoi un danger pour la France ?

     bref rappel historique de la langue française.

1539, François 1er
roi de France promulgue par l’ordonnance dit de Villers-Cotterêts, que le français sera la langue officielle du droit et de l'administration.
Sous la révolution, Les révolutionnaires
, ont estimé que l'ignorance du français était un obstacle à la démocratie et à la diffusion des idées révolutionnaires.

clip_image001[6]Depuis 1992, le français est l’unique langue officielle en France, la politique linguistique de la France repose donc sur le monolinguisme d’état.
Le monolinguisme est le fait de n'utiliser qu'une seule langue. Il diffère dès lors du bilinguisme et du multilinguisme. la langue devient unificatrice en s’exprimant avec une seule langue, elle est donc le ciment de l’unité national.      

_En 1992, la charte des langues régionales et la convention-cadre pour la protection des minorités a été élaborée par le conseil de l’Europe.
     Contraire à la philosophie républicaine, la France a refusé de signer.
_En 1999, le gouvernement est socialiste, le premier ministre est Lionel Jospin.
      Le vent tourne en faveur d’une signature de la charte 
_ 7 mai 1999
     La France signe à Budapest la Charte et s’engage à soumettre à la ratification certaines ou toutes les 39 mesures des 98 dispositions de la charte

   J Chirac président de la république 

clip_image001   Avoue avoir beaucoup d’estime pour les langues régionales car selon lui, elles contribuent à la richesse du pays et à ce titre, elles doivent « être reconnues et soutenues » 
  _ Le 20 mai 1999 

   Le président de la république saisi le Conseil constitutionnel sur le fondement de l'article 54 de la Constitution, la question est de savoir si compte tenu des engagements que la France entend souscrire dans la partie III de cette convention, la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, signée à Budapest le 7 mai 1999, doit être précédée d'une révision de la Constitution.

  _ Le 15 juin 1999
   Par sa décision 99-412 DC, le Conseil constitutionnel, a estimé que la Charte comportait des clauses contraires à la Constitution. 
   _Le 23 juin 1999 (la sage décision de J Chirac)
  Après consultation du conseil constitutionnel et suite à son avis, J Chirac refusa la révision constitutionnelle qui allait porter atteinte aux principes fondamentaux de la république et qui pourrait remettre en cause l’unité de la Nation !!!
  En conséquence :
    _
la charte n’a donc pas été ratifiée 
    _
la France ne s'est donc pas engagée à appliquer ces dispositions.

     J Chirac président de la république s’est donc comporté en garant de l’Unité nationale

2) Les dangers de la Charte
   Une étude critique sur le projet européen de revitalisation des langues locales a été menée par René Andrau, Professeur agrégé de lettre.
             Dans son analyse, il a exposé tous les dangers qui pourraient mettre en péril l’unité de la république, il conclu par un rejet total.

            Vous trouverez ci-dessous un condensé de l’essentiel de ses dangers

    a) de discutables motivations

       La charte n’a pas qu’une visée purement culturelle
       La charte, telle qu’elle est rédigée, est un danger pour la république, ses institutions et ses valeurs.

    b) du culturel au politique.

       La charte ne représente pas les langues régionales comme une réalité culturelle, elle les impose comme un fait politique
      Le droit de pratiquer une langue régionale dans la vie privée ou publique constitue un droit imprescriptible.
     Les États signataires doivent organiser de véritables communautés linguistiques.

      La charte oblige à organiser les échanges transnationaux pour les langues régionales ou minoritaires sous une forme identique ou proche dans deux ou plusieurs états

      Les États signataires doivent s’engager à prendre en considération les besoins et les vœux exprimés par les groupes pratiquant ces langues.

C’est la mise en place, sur une base communautaire, des appareils subventionnés par les états signataires.

LA RÉPUBLIQUE RECONNAITRAIT AINSI LES COMMUNAUTÉS

  c)
plusieurs niveaux d’application : un leurre

    . Le niveau maximal qui est le bilinguisme institutionnalisé, absurde et destructeur de l’unité nationale et de l’égalité républicaine et même le niveau minimal tire un trait sur deux siècles d’histoire républicaine car il enclenche une dynamique aux effets ravageurs dans les domaines suivant :
          De l’enseignement.
          De la justice.
          De l’administration.
          Des médiats.
          De la culture. 
          De la vie économique et sociale.
      Ce niveau minimal consiste à permettre à tous ceux qui le désirent d’utiliser la langue régionale ou minoritaire.

      C’est dans ces langues  : 
           Que Les études pourront se faire. 
           Que l'on pourra s’exprimer devant les tribunaux. 
           Que les contrats de travail pourront être rédigés. 
           Que le doublage des films pourront être fait.

Les frais engendrés seront énormes et devront être pris en charge par l’État signataire

  d) Une philosophie anti-républicaine

      Les arrière-pensées politiques sont visibles.

      La charte prévoit que les assemblées régionales peuvent délibérer dans la langue régionale et que des liens privilégiés soient établis entre des régions d’états différents qui pratiquent la même langue.

     IL EST EVIDENT QUE LA CHARTE MET EN PLACE LES STRUCTURES D'UNE EUROPE DES RÉGIONS.
     Si les assemblées régionales délibèrent dans la langue régionale, l’accès en sera interdit aux citoyens non membres de la communauté linguistique.
     Il en résultera une opacité dans les débats et la pratique régionale

     L’ETAT DE DROIT N’Y TROUVERA PAS SON COMPTE, LA RÉPUBLIQUE AURA RECREE LES FÉODALITES.

     C’EST BIEN L’ÉTAT NATION RÉPUBLICAIN QUI EST VISÉ ? AINSI QUE SES VALEURS.

e)
Une catastrophe politique
La charte a un caractère politique.

     Elle remet en cause la conception républicaine française de la Nation qui a été conçue comme une volonté de partager et d’édifier un avenir commun de progrès.
    Cette conception a fondé l’identité politique du citoyen par opposition aux conceptions ethniques, religieuses ou linguistiques

               La France ne doit pas ratifier
la Charte européenne des langues régionales et minoritaires

EPF - JJA

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En annexe on trouve aussi :

Le long article d'Hervé Beaudin et Romain Rochas, membres du conseil national du Forum pour la France

Rentrant dans une analyse très détaillé et très technique, nos amis du Forum pour la France concluent, eux aussi que :

              La France ne doit pas ratifier

la charte européenne des langues régionales et minoritaires

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La France respecte ses langues régionales. Elle en reconnaît l’existence historique et leur apport à la culture de notre nation et de son peuple. Sa constitution (article 75-1) les a récemment inscrites à son patrimoine. La nation française elle-même est une nation construite au fil des siècles par son État à l’aide des matériaux que sont nos provinces. Et le peuple français est issu de cette construction éminemment politique.

Pourquoi, dès lors, ne pas ratifier la charte européenne des langues régionales et minoritaires, signée par le premier ministre de l’époque, M. Lionel Jospin, le 7 mai 1999 ? Pour deux raisons, l’une juridique, l’autre politique.

La première raison est juridique. Jugée[1] inconstitutionnelle en plusieurs de ses dispositions, la charte ne pourrait être ratifiée qu’à l’issue d’une révision de notre loi fondamentale et de son article 2[2]. Mais, avant même de songer à modifier notre loi fondamentale, il convient de s’interroger sur la véritable nature de cette charte, sur son utilité réelle et sur sa capacité de nuisance.

La seconde raison, plus fondamentale encore, est politique. Cette charte n’est pas une charte linguistique, contrairement à ce que son appellation pourrait laisser accroire. Son objectif est, sous couvert d’assurer la promotion de leurs langues régionales, de détruire les nations européennes. Cette entreprise de destruction est perceptible à la lecture de plusieurs de ses dispositions. Plus grave encore, l’ensemble de ses dispositions est contraire à notre philosophie politique, c'est-à-dire à ce qu’il est convenu d’appeler le « pacte républicain » qui nous lie et qui pourrait être résumé par la formule : une seule patrie, un seul peuple, une seule langue, une seule loi. Comment, en effet, pourrions-nous assurer le « vivre ensemble » si chacun pouvait décider, dans son coin, de la langue dans laquelle il entend régler ses rapports avec ses concitoyens, pris isolément ou considérés dans leur ensemble à travers l’État ? La langue française est l’un des piliers fondateurs de notre unité nationale, comme l’a d’ailleurs rappelé opportunément l’Académie française en 2008. Cette charte est donc une charte éminemment politique et particulièrement destructrice.

C’est pourquoi elle constitue l’instrument privilégié, voire l’obsession, des mouvements fédéralistes, qui, en Europe, veulent en finir avec les nations et poursuivent la folle tentative de créer un super-État regroupant sous son autorité 83 peuples autonomes à défaut de pouvoir s’appuyer sur un peuple européen qui n’existe pas, n’a jamais existé et n’existera jamais. Appuyée par les États monoculturels et monolinguistiques, comme l’Allemagne (dont la langue déborde sur le territoire de ses voisins), elle est aussi, le plus cyniquement du monde, le moyen qu’ont imaginé divers groupements ethno-régionalistes (pro-nazis pour la plupart durant la Seconde Guerre mondiale) pour en finir avec notre unité nationale et avec une trop grande puissance française en Europe et, surtout, pour discréditer le modèle unitaire instauré par la Révolution française. Il ne faut jamais oublier, à cet égard, que la construction européenne s’inscrit dans la tradition multiséculaire des rivalités nationales entre puissances européennes et que, loin d’abolir cette rivalité, le projet européen a offert l’opportunité aux États-membres d’y développer leurs stratégies de domination au détriment de leurs partenaires. La gestion de la zone euro par l’Allemagne, jointe à sa politique économique égoïste, tout comme la politique nationale-européenne (notamment en matière linguistique[3]) du Royaume-Uni depuis son adhésion en 1972, illustrent à la perfection la thèse en vertu de laquelle, derrière le projet européen, subsistent les intérêts nationaux, éternels.

A) L’impact national d’une ratification de la charte

En examinant de plus près les principales dispositions de cette charte, on ne peut qu’être effrayé à l’idée que notre parlement pourrait se donner les moyens de la ratifier.

Passons tout d’abord sur le ridicule et irréaliste article 7 alinéa 3, en vertu duquel les États signataires de la charte « s'engagent à promouvoir, au moyen de mesures appropriées, la compréhension mutuelle entre tous les groupes linguistiques du pays, en faisant notamment en sorte que le respect, la compréhension et la tolérance à l'égard des langues régionales ou minoritaires figurent parmi les objectifs de l'éducation et de la formation dispensées dans le pays, et à encourager les moyens de communication de masse à poursuivre le même objectif ». Quand on sait que les linguistes ont répertorié 75 langues régionales et minoritaires[4] dans notre beau pays, une telle disposition suffit à discréditer et à ridiculiser la charte et ses partisans.

La charte reconnaît un « droit imprescriptible » de pratiquer « une langue régionale ou minoritaire dans la vie privée et publique » et précise ce qu’elle entend par vie publique : l’enseignement (article 8), la justice (article 9), l’administration (article 10), les médias (article 11), la culture (article 12) et la vie économique et sociale (article 13). Enfin, un article 14, consacré aux échanges transfrontaliers et rédigé sous la pression des nostalgiques de la grande Allemagne, soucieux de « récupérer » l’Alsace, les Sudètes et d’autres régions situées en Europe centrale, organise et programme le démantèlement progressif de notre territoire.

Le bénéfice de ces dispositions ne s’étendrait pas, selon l’article 1er de la charte, aux langues des migrants. Cependant, des interprétations divergentes auraient intégré l’arabe dialectal dans la catégorie des langues minoritaires afin de tenir compte de l’implantation massive sur notre sol de personnes d’origine maghrébine. Sans préjuger de l’avenir, il est certain que, dans le contexte contemporain d’une immigration de masse, l’extension du concept de « langue minoritaire » à certaines langues des migrants conférerait à la charte un caractère explosif, non seulement pour notre unité nationale, mais aussi, et surtout, pour l’existence même de notre nation.

Les dispositions de la charte signifient concrètement :

– La mise en place obligatoire d’enseignements effectués en langue régionale ou minoritaire dans des disciplines non linguistiques ; des enseignements des langues régionales et minoritaires concernées, eux aussi obligatoires. La charte prévoit que ces enseignements devront être financés par l'État, c'est-à-dire par le contribuable national.

– Le fonctionnement des services publics (notamment en matière de justice avec le déroulement de procès et d’instructions judiciaires dans la langue des prévenus qui l’exigeraient) en langue régionale, entraînant des coûts de fonctionnement gigantesques : formation linguistique (sans garantie de succès) des fonctionnaires, des juges et des avocats ; déclinaison multilinguistique des jugements, des lois, des règlements, des circulaires et autres instructions, et ce, à tous les niveaux, centralisés, déconcentrés et décentralisés, de nos administrations publiques ; rigidités et obstacles insurmontables dans la gestion des carrières, des nominations et des recrutements ; impossibilité concrète pour une procédure, quelle qu’elle soit, de se dérouler dans une autre région que celle du prévenu ou, même, d’être comprise par les ressortissants des autres régions ; caractère « communautariste » de ces dispositions, qui imposent aux pouvoirs publics des recrutements de locuteurs locaux ; disqualification progressive de la langue française, tout à la fois trop faible au niveau international et privée de son rôle unificateur au niveau national.

En ce qui concerne les procédures judiciaires, ces dispositions auraient pour conséquence, outre les rigidités évoquées, de conférer aux prévenus des moyens de pression inadmissibles sur l’institution judiciaire et contre l’application de la loi. Elles aboutiraient à la dislocation de notre État.

– Des subventions publiques considérables à des organismes culturels (radios, télévisions, écoles privées, lieux culturels divers, industrie du cinéma) véhiculant et promouvant des langues minoritaires, parfois même étrangères, à un moment où l’enseignement du français dans le monde connaît des coupes sombres catastrophiques, et où nos régions ne parviennent même plus à financer l’enseignement en français.

– La généralisation des contrats de travail, des contrats financiers, des moyens de paiement, des modes d’emploi dans la langue du cru, ainsi que l’obligation de soigner les patients dans leur langue régionale, quand bien même elle ne serait pas la langue du lieu où sont prodigués les soins. Cette extension de la charte aux activités de santé publique est particulièrement nuisible, car elle entraînera des difficultés de recrutement insolubles chez les personnels soignants et affectera gravement la mobilité de nos concitoyens sur le territoire national.

La langue française, dont la légitimité[5] a été acquise au prix de neuf siècles de littérature de premier plan et à vocation universelle, a été instituée « langue de la République » précisément pour éviter cette dispersion des ressources, des moyens et des hommes, et pour assurer la solidité du lien social. Que serait la France sans la langue française ? De ce point de vue, la charte européenne des langues régionales et minoritaires constitue, pour nous Français, une immense régression, économique, politique, sociale, en un mot, nationale. Pire qu’une maladresse, sa ratification serait une faute nationale majeure.

Il est, à cet égard, surprenant que la question de la ratification de cette charte revienne au devant de la scène au moment même où nos finances publiques sont à sec et où est mise en avant la nécessité de réaliser des « économies d’échelle » en nous unissant monétairement, politiquement et culturellement avec les autres peuples européens.

En réalité, comme l’a fort bien démontré le philosophe et économiste anglais John Stuart Mill dans ses Considérations sur le gouvernement représentatif (1861), le concept d’État-nation est, en Europe, entièrement justifié par sa capacité à atteindre la masse critique nécessaire sans verser dans le caractère ingouvernable de l’empire.

B) Les aspects juridiques de la ratification

La ratification de la charte européenne des langues régionales et minoritaires pose trois sortes de difficultés juridiques : le degré de rigidité de l’application de la charte ; l’interprétation de certaines de ses clauses ; la méthode de révision constitutionnelle qui lui est associée et ses implications politiques.

1) L’application de cette charte est loin d’être aussi souple que ses partisans le prétendent. Certes, l’article 2 de la charte dispose que les États qui ratifieraient la charte sont libres de choisir les dispositions sur lesquelles ils s’engagent. Mais il précise aussitôt qu’ils doivent s’engager sur toute la partie II et sur 35 clauses au moins (dont trois en matière d’enseignement et trois en matière culturelle) d’une partie III qui en comporte le double. Mais si, au vu de l’expérience ou à l’occasion d’une alternance politique, un gouvernement souhaitait revenir sur la liste adoptée par son prédécesseur, comment s’y prendrait-il ? Rien n’est prévu dans la charte qui permette à un État d’en réviser, pour son compte, le contenu. Tout au plus l’article 22 prévoit-il la possibilité de la dénoncer.

De surcroît, la méthode qui consiste à exiger des États signataires qu’ils fournissent une liste de dispositions qu'ils s'engagent à appliquer, outre son caractère inédit en droit international, privera de force juridique les « réserves » qui ont été émises par la France au moment de la signature de la charte en 1999, dès lors qu’elle l’aura ratifiée. Ainsi, en précisant que la charte doit être interprétée de manière que le français demeure la seule langue des personnes morales de droit public et des usagers des services publics, la France a contredit par avance les dispositions qu’elle a par ailleurs signées. Sa « réserve » en la matière est donc nulle et non avenue.

Enfin cette méthode laisse dans le flou l’applicabilité de dispositions non explicitement mentionnées, mais qui pourraient être, à l’avenir, considérées par la justice européenne comme découlant implicitement de celles qui auront été ratifiées.

2) Par ailleurs, certains articles de la charte n’ont pas le même sens pour notre pays et pour les rédacteurs de la charte. Il en est ainsi de la notion de « groupes de locuteurs », auxquels la charte entend, notamment à ses articles 7 et 14, attribuer des droits collectifs que la France refuse, pour sa part, de reconnaître. De même, la France déclare vouloir maintenir le caractère facultatif de l'enseignement des langues régionales alors que le texte de la charte le rend clairement obligatoire.

Rien ne laisse présager que les flous qui ont été recensés ici ne subsisteront pas, de surcroît sous une forme aggravée, dans les initiatives parlementaires à venir. Ainsi, sur les cinq propositions de révision constitutionnelle présentées récemment sur ce sujet, quatre stipulent que la « déclaration interprétative » (c'est-à-dire les « réserves ») sera maintenue. Plus grave, la cinquième demeure silencieuse sur la question.

3) Enfin, les propositions de révision constitutionnelle actuellement débattues ont en commun de recourir à une méthode difficilement défendable, du double point de vue juridique et politique. Celle-ci, loin de conduire à la modification de toutes les dispositions contraires au traité envisagé, se borne en effet à ajouter un alinéa affirmant, par exception en quelque sorte, son caractère constitutionnel. Cette méthode de révision est illogique, malhonnête, irrespectueuse et anti-démocratique. Illogique, car elle bafoue le principe de non contradiction entre les dispositions de la constitution. Malhonnête, car elle aboutit à escamoter le débat politique sous-jacent, qui est celui de l’avenir de la nation-contrat, définie comme « un plébiscite de tous les jours »[6]. Irrespectueuse, car elle conduit à rendre inopérantes les décisions du conseil constitutionnel, chargé pourtant de défendre l’intégrité et la cohérence interne de la loi fondamentale. Et anti-démocratique, car elle est imposée au peuple français sans qu’il ait son mot à dire alors même que le traité en question attaque frontalement, par les conséquences qui ont été analysées plus haut, son unité nationale et sa conception politique du « vivre-ensemble », c'est-à-dire ce qui constitue à la fois son identité et son existence collectives.

C) L’aspect international de la ratification

Émanation du Conseil de l'Europe, la charte est censée s'appliquer de manière identique dans tous les pays qui l'auront ratifiée. Elle soumet donc la politique linguistique de chaque État signataire aux injonctions de la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne, dont l'évolution est inquiétante à bien des égards.

Pour la France, les conséquences risquent d’être dramatiques.

1) Dès lors que la Cour de justice de l’Union européenne sera compétente, toutes sortes de plaignants, qui seront probablement loin d'être tous de nationalité française, pourront, par le biais de recours, peser sur les choix politiques de la France en la matière. Or, il n’est pas acceptable que des étrangers vivant en France puissent, par l’intermédiaire du système juridique européen, influencer la position de la France sur les questions linguistiques.

2) La France est membre à part entière de l'Union européenne. Or, il résulte des traités qu’elle a signés que le domaine culturel demeure de la compétence nationale. C'est ainsi que la culture ne fait partie ni des compétences exclusives de l'Union (article 3 du T.F.U.E.), ni même des compétences partagées entre États membres et Union (article 4 du T.F.U.E.). Même si l'Union a, en vertu de l’article 6 du T.F.U.E., la possibilité d'appuyer, de cordonner ou de compléter l'action des États membres en la matière, il lui est impossible d’initier ou de réformer les choix nationaux en la matière. Son action ne peut intervenir que de façon subordonnée à des choix préexistants des États-membres.

3) La France a toujours mis en avant « l'exception culturelle » dans les diverses négociations internationales sur la libéralisation et la libre circulation des biens et services. Elle ne saurait donc, sans se contredire, ratifier une charte qui lui nie toute souveraineté, sur son propre sol, en matière de politique linguistique.

Il est donc crucial, pour la représentation nationale, de ne pas ratifier cette charte, et, par conséquent, de ne pas réviser l’article 2 de la constitution, sous peine de faillir à sa mission première : l’unité politique du peuple français sous la bannière de sa République et de son État unitaire. À moins que les députés et les sénateurs ne se donnent soudainement, et en violation du mandat qui leur a été confié, la mission de détruire le peuple français (qui, rappelons-le, est un peuple « construit », et non pas un peuple « ethnique ») – et son État –, au mépris de sa volonté de continuer à former une seule nation.

d'Hervé Beaudin et Romain Rochas


[1] Décision du conseil constitutionnel n° 99-412 du 15 juin 1999.

[2] « Le français est la langue de la République ».

[3] Depuis son adhésion à la C.E.E. en 1972, la Grande-Bretagne n’eut de cesse d’œuvrer pour la substitution de l’anglais au français comme langue de travail dans les institutions européennes et, plus généralement, dans la diplomatie mondiale.

[4] Cf. en ce sens le rapport Cerquiglini, directeur de l'Institut national de la langue française (C.N.R.S.), publié en avril 1999 et intitulé « Les langues de la France ».

[5] Ceci pour répondre aux critiques des États anglo-saxons qui, soucieux de diminuer l’influence de la France et de son modèle en Europe et dans le monde, prétendent nous mettre en contradiction avec nous-mêmes sur les questions linguistiques. La défense des langues régionales et minoritaires en France ne saurait accéder au même degré de légitimité que la défense de la francophonie au niveau mondial précisément parce que la légitimité du français s’appuie sur une production littéraire multiséculaire exceptionnelle et à vocation universelle.

[6] Selon la formule du philosophe et historien français, Ernest Renan.


mardi 14 janvier 2014

Le général Pierre de Villiers, chef d’état major des armées

Depuis quelques jours, les blogs "défense" faisaient circuler la nomination prochaine de Pierre de Villiers, nouveau chef d’état-major des armées (cema), c’est le grade le plus élevé de la hiérarchie militaire.
 Le JDD en a obtenu la confirmation samedi. Sa nomination devrait être effective mercredi 15 janvier 2013 en conseil des ministres.

pierrede_villiers Frère de Philippe de Villiers, fondateur du Mouvement pour la France, le général âgé de 57ans,devrait prendre ses fonctions à la mi-février, date à laquelle il succédera à l'amiral Edouard Guillaud, désigné en 2010 par Nicolas Sarkozy.
Saint-cyrien, c’est un ancien commandant du bataillon d'infanterie mécanisée de la brigade Leclerc au Kosovo.

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JJA

lundi 13 janvier 2014

Union Européenne, traité de Maastricht - Philippe Seguin un visionnaire

Le 5 mai 1992, discours musclé, prophétique du visionnaire et souverainiste Philippe Séguin à la tribune de l’Assemblée nationale lors du traité de Maastricht.
Photo de rfI.fr

Phillippe Seguin -Photo  rfI Monsieur le président, messieurs, madame la ministre, mes chers collègues, je voudrais croire que nous sommes tous d’accord au moins sur un point : l’exceptionnelle importance, l’importance fondamentale du choix auquel nous sommes confrontés, et je n’ai pas l’impression de me payer de mots.

C’est en tout cas avec gravité que je viens inviter cette assemblée à opposer l’exception d’irrecevabilité au projet de loi constitutionnelle que le Gouvernement nous présente comme préalable à la ratification des accords de Maastricht négociés le 10 décembre 1991 par les chefs d’État et de gouvernement des pays membres des communautés européennes et signés le 7 février dernier

Extraits triés et essentiels du long discours de Philippe Seguin


Le Projet de loi Viole la souveraineté nationale qui appartient au Peuple

Cette irrecevabilité se fonde sur le fait que le projet de loi viole, de façon flagrante, le principe suivant lequel la souveraineté nationale est inaliénable et imprescriptible,

« La souveraineté nationale appartient au peuple », il ne fait que reconnaître le pacte originel qui est, depuis plus de deux cents ans, le fondement de notre État de droit.

La construction européenne se fait sans les peuples

Non, foin d’arguties ! Il me faut dire avec beaucoup d’autres, au nom de beaucoup d’autres, qu’il est bien temps de saisir notre peuple de la question européenne. Car voilà maintenant trente-cinq ans que le traité de Rome a été signé et que d’Acte unique en règlements, de règlements en directives, de directives en jurisprudences, la construction européenne se fait sans les peuples, qu’elle se fait en catimini, qu’elle se fait dans le secret des cabinets, dans la pénombre des commissions, dans le clair-obscur des cours de justice. [Applaudissements]

Voilà trente-cinq ans que toute une oligarchie d’experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants prend, au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise les conséquences.

La logique de Maastricht est un fédéralisme au rabais anti-démocratique

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, que l’on ne s’y trompe pas la logique du processus de l’engrenage économique et politique mis au point à Maastricht est celle d’un fédéralisme au rabais fondamentalement anti-démocratique, faussement libéral, résolument technocratique. L’Europe qu’on nous propose n’est ni libre, ni juste, ni efficace.

Abandons un à un des attributs de la souveraineté sans jamais convenir à la détruire

La méthode est habile. En présentant chaque abandon parcellaire comme n’étant pas en soi décisif, on peut se permettre d’abandonner un à un les attributs de la souveraineté sans jamais convenir qu’on vise à la détruire dans son ensemble.

Un peuple souverain est libre

Un peuple souverain n’a de comptes à ne rendre à personne et n’a, vis-à-vis des autres, que les devoirs et les obligations qu’il choisit librement de s’imposer à lui-même.

Le traité de Maastricht interdit aux parlement nationaux et aux gouvernement de faire prévaloir l’intérêt national

En fait, ce traité est un « anti-compromis » de Luxembourg en tant qu’il interdit, non seulement aux parlements nationaux mais aussi aux gouvernements, de faire prévaloir l’intérêt national quand il est en cause puisque chacun s’engage à éviter autant que possible d’empêcher qu’il y ait unanimité lorsqu’une majorité qualifiée est favorable à la décision.

Cela est vrai pour la politique monétaire et pour la politique sociale. Mais cela sera aussi pour la politique étran­gère et la politique de défense. D’ailleurs, vous nous l’avez rappelé, monsieur le ministre, les pays membres prennent eux-mêmes l’engagement de ne défendre que des positions communes au sein des organisations internationales, et cet engagement vaut aussi pour la France et le Royaume-Uni en leur qualité de membres permanents du Conseil de sécurité de l’O.N.U.

Rien de nouveau dans les arrière- pensées, mais

Évidemment, et aujourd’hui encore, on s’échine à nous persuader qu’il n’y a là rien de nouveau. Rien de nouveau peut-être dans les arrière-pensées, mais nouveauté radicale par rapport aux engagements que nous avions pris jusqu’ici et qui étaient d’une tout autre nature.

80 pour 100 de notre droit interne sera d’origine communautaire

Bientôt, pourtant, comme nous l’annonce M. Delors, au moins 80 p. 100 de notre droit interne sera d’origine communautaire, et le juge ne laissera plus d’autre choix au législateur que le tout ou rien : se soumettre totalement ou bien dénoncer unilatéralement et en bloc des traités qui sont de plus en plus contraignants

Attention ! Les sentiments nationaux étouffés pourront amener l’Europe dans de graves difficultés

Craignons alors que, pour finir, les sentiments nationaux, à force d’être étouffés ne s’exacerbent jusqu’à se muer en nationalismes et ne conduisent l’Europe, une fois encore, au bord de graves difficultés, car rien n’est plus dangereux qu’une nation trop longtemps frustrée de la souveraineté par laquelle s’exprime sa liberté, c’est-à-dire son droit imprescriptible à choisir son destin. [Applaudissements.]

Questions trop technique, ne pouvant être abordées lors d’un débat public, électeurs incompétents

Alors bien sûr, on peut toujours prétendre — on commence à le faire çà et là — que la question est beaucoup trop technique pour être valablement abordée lors d’un débat public, dans un climat passionnel, à un moment de la conjoncture qui ne s’y prête pas et devant des électeurs dont il est avantageux de postuler l’incompétence

Le pouvoir des peuples enlevé et donné aux technocrates

Le pouvoir qu’on enlève au peuple, aucun autre peuple ni aucune réunion de peuples n’en hérite. Ce sont des technocrates désignés et contrôlés encore moins démocratiquement qu’auparavant qui en bénéficient et le déficit démocratique, tare originelle de la construction européenne, s’en trouve aggravé. [Applaudissements.]

Nations libres et distinctes ne peuvent s’inscrire dans un état fédéral

Soyons lucides, il n’y a aucune place pour des nations vraiment libres dans un État fédéral. Il n’y a jamais eu de place pour des nations réellement distinctes dans aucun État fédéral. Libre à certains de caresser l’illusion qu’il s’agit de créer une nation des nations : c’est là une contradiction dans les termes et rien de plus. Convenons plutôt qu’il y a quelque ironie à proposer à nos vieilles nations le fédéralisme comme idéal, au moment même où toutes les fédérations de nationalités sont en train de déboucher sur l’échec.

De Gaulle : Démocratie et souveraineté nationale se confondent

De Gaulle disait : « La démocratie pour moi se confond exactement avec la souveraineté nationale. » On ne saurait mieux souligner que pour qu’il y ait une démocratie il faut qu’existe un sentiment d’appartenance communautaire suffi­samment puissant pour entraîner la minorité à accepter la loi de la majorité !

Un traité ne peut créer une nouvelle citoyenneté.

Curieuse citoyenneté d’ailleurs que celle dont on nous parle, parée de droits, mais exempte de devoirs !

Le droit de vote exprime ainsi une adhésion très forte sans laquelle il n’a aucun sens. On ne vote pas dans un pays simplement parce qu’on y habite, mais parce que l’on veut partager ses valeurs et son destin. [Applaudissements.] L’obstacle à la citoyenneté européenne n’est donc pas tant constitutionnel que moral

Préserver la souveraineté de la France, elle n’a pas mission à se dissoudre dans une Europe fédérale

Que peuvent d’ailleurs bien comprendre à la nation ceux qui, il y a cinquante ans, s’engageaient dans la collaboration avec les nazis pour bâtir l’ordre européen nouveau ; ceux qui, dans Paris occupé, organisaient des expositions sur la France européenne au Grand Palais, ceux qui prophétisaient qu’on parlerait de l’Allemagne et du Danemark comme on parle de la Flandre et de la Bourgogne, ou encore que dans une Europe où l’Allemagne tiendrait le rôle que l’Angleterre entendait s’arroger, ses intérêts et les nôtres se rejoindraient tôt ou tard ?

Une exception française

Une exception française qui traduit cet extraordinaire compromis que la République a réalisé chez nous, entre la nécessité de l’État et la liberté de l’individu

Quelles concessions nous seront cédées ?

On nous abandonnera notre langue, quitte à nous laisser le soin de l’abâtardir alors qu’en effet, pour tant de peuples, le français reste encore synonyme de liberté. Déjà, nous nous rallions à cette idée folle que notre langue n’est rien de plus qu’une technique de communication.

Autre concession, l’identité est déjà l’indice d’un risque majeur

On parle de l’identité lorsque l’âme est déjà en péril, lorsque l’expérience a déjà fait place à l’angoisse. On en parle lorsque les repères sont déjà perdus

La quête identitaire n’est pas une affirmation de soi. C’est le réflexe défensif de ceux qui sentent qu’ils ont déjà trop cédé. En ne nous laissant que l’identité, on ne nous concède donc pas grand-chose, en attendant de ne plus rien nous concéder du tout !

La conscience européenne ?

De même qu’il y a quelque chose comme une civilisation européenne au confluent de la volonté prométhéenne, de la chrétienté et de la liberté de l’esprit.

Elle est de l’ordre du concept et n’a à voir ni avec l’âme du peuple ni avec la solidarité charnelle de la nation. La nation française est une expérience multiséculaire. La conscience européenne est une idée qui d’ailleurs ne s’arrête pas aux frontières de la Communauté. Et l’on ne bâtit pas un État légitime sur une idée abstraite, encore moins sur une volonté technocratique.

Ce serait un État arbitraire et lointain dans lequel aucun peuple ne se reconnaîtrait.

Remplacement des frontières nationales par une multitude de frontières locales invisibles

. On formera de petites provinces là où il y avait de grands États avec autant de communautés crispées sur leurs égoïsmes locaux. On laissera les régions riches devenir toujours plus riches et les pauvres devenirs toujours plus pauvres.

La possibilité de conduire une politique économique qui nous soit propre.

Suffirait-il de constituer un grand ensemble intégré pour brusquement et sûrement accroître ses performances ? On en douterait au spectacle de grands ensembles existants qui périclitent ou se divisent. L’ancienne Union soviétique, la Chine, l’Inde sont-elles à ce point prospère qu’il nous faille à tout prix les imiter ?

Réduire les nations

Il y a des siècles que les échanges internationaux se développent et depuis 1945 ils ont enregistré une formidable progression, contribuant à la prospérité et à l’accroissement des niveaux de vie. A-t-on eu besoin pour cela de réduire le nombre des nations ?

Directives et règlements communautaires, contre sens économique

Redoutable contresens économique, d’ailleurs, que cette disposition à laquelle nous devons déjà des centaines et des centaines de directives et de règlements communautaires.

La monnaie unique qu’on nous propose maintenant est la conséquence logique de cette stratégie..
L’Europe Technocratique

On nous dit que la monnaie unique est la clé de l’emploi. On nous annonce triomphalement qu’elle créera des millions d’emplois nouveaux — jusqu’à cinq millions, selon M. Delors, trois ou quatre, selon le Président de la République. Mais que vaut ce genre de prédiction, alors que, depuis des années, le chômage augmente en même temps que s’accélère la construction de l’Europe technocratique ?

Comment peut-on penser en effet que la balance des paiements est en elle-même une contrainte économique bien réelle et croire qu’il suffit de ne plus libeller les transactions que dans une seule monnaie pour qu’elles s’envolent miraculeusement ?

Les conséquences de ce qui se prépare : conséquences économiques et conséquences politiques.

Conséquences économiques d’abord.
Il n’est de politique économique cohérente que dans la mesure où elle dispose de l’ensemble des moyens d’intervention sur l’économie : budget, fiscalité, actions structurelles en faveur des entreprises, monnaie. L’aliénation de notre politique monétaire entraîne donc l’impossibilité de conduire une politique économique autonome, processus que l’Union économique et monétaire reconnaît d’ailleurs, en le qualifiant joliment de « convergence ».

Politique Budgétaire
Quant à ceux qui voudraient croire qu’une politique budgétaire autonome demeurerait possible, je les renvoie au texte du traité, qui prévoit le respect de normes budgétaires tellement contraignantes qu’elles imposeront à un gouvernement confronté à une récession d’augmenter les taux d’imposition pour compenser la baisse des recettes fiscales et maintenir à tout prix le déficit budgétaire à moins de 3 p. 100 du PIB.

Enfin, et je souhaite insister sur ce point, la normalisation de la politique économique française implique à très court terme la révision à la baisse de notre système de protection sociale, qui va rapidement se révéler un obstacle rédhibitoire, tant pour l’harmonisation que pour la fameuse « convergence » des économies.

Il sera sans doute nécessaire de porter progressivement, comme le pensent assez raisonnablement, me semble-t-il, certains experts, le budget communautaire jusqu’à 10 p. 100 du produit national brut, c’est-à-dire huit fois plus qu’aujourd’hui. On n’imagine pas un budget de cette ampleur sans un contrôle politique. Cela ne s’est jamais vu. Il faudra donc bien qu’un Parlement européen vote le budget comme un parlement national et qu’un gouvernement, responsable devant lui, l’exécute. C’est ainsi que la nécessité budgétaire engendrera tout naturellement les organes fédéraux appelés à gérer un gigantesque système centralisé de redistribution à l’échelle de la Communauté

L’aménagement des Territoires
C’est ainsi que la France, qui ne trouve déjà plus les moyens de financer pour son propre compte une vraie politique d’aménagement du territoire et d’aménagement urbain, devra demain engager des ressources considérables pour financer l’aménagement du territoire de ses voisins !

La réalité, c’est que, le plus souvent, les empires sont nés avant les nations et non après elles. Certes, on peut trouver des régions où les nationalités s’entremêlent trop pour qu’il soit possible d’organiser des États mais, partout ailleurs, les ensembles transnationaux qui ont précédé les nations ont dû leur céder la place quand les peuples, enfin, ont revendiqué leur droit à disposer d’eux-mêmes, car il est clair, il est avéré que, dans l’histoire du monde, l’émergence des nations est allée de pair avec l’émancipation des peuples.

Et puis les nations sont bien loin d’avoir été la cause principale de nos épreuves. Force est ainsi de reconnaître que, dans notre siècle, plus de malheurs nous sont venus des grandes idéologies et des impérialismes dominateurs que des ambitions nationales.

Le sentiment national et la légitimité populaire
Qui ne voit, à la lumière de ce qui s’est passé lors de la crise du Golfe, que l’Europe de Maastricht, qui se serait probablement préférée plutôt rouge que morte en 1983, s’acceptera demain verte ou brune au gré des conjonctures, privée qu’elle est de ces garde-fous fondamentaux pour la démocratie que sont le sentiment national et la légitimité populaire

La crise profonde
La crise est une réalité profonde qui s’appelle nouvelle pauvreté, exclusion, ghettos, chômage, désespérance des jeunes, inégalités des chances, insécurité, déculturation, perte de repères, dérive du système éducatif.

Il serait vain et dangereux de continuer de répéter que la France se porte bien. Si l’on ne répond pas au désarroi des Français, ils continueront à se laisser aller vers les extrémismes et vers les intégrismes qui minent déjà le sentiment national. De renoncement en renoncement, nous avons nous-­mêmes contribué à détourner le peuple de la chose publique et à ruiner le sens civique.

la démoralisation de la nation
Il y a quelque chose de pourri dans un pays où le rentier est plus célébré que l’entrepreneur, où la détention du patrimoine est mieux récompensée que le service rendu à la collectivité.

Ce que cache la politique des comptes nationaux, ce que cache l’obsession des équilibres comptables, c’est bien le conservatisme le plus profond, c’est bien le renoncement à effectuer des choix politiques clairs dont les arbitrages budgétaires ne sont que la traduction

Cette Europe n’est au fond qu’une fuite en avant.
Il est illusoire de chercher ailleurs qu’en nous-mêmes les réponses à nos difficultés. Il est faux de penser qu’en mettant en commun nos problèmes nous allons miraculeusement les résoudre mieux, nous tous, Européens de l’Ouest qui, pris séparément, n’avons eu jusqu’à présent pour leur faire face ni la volonté ni l’imagination nécessaires.

Europe Illusion
Comment peut-on croire que l’intégration apportera une meilleure sécurité à un moindre coût — alors que la défense, c’est d’abord la volonté de se défendre ! — qu’elle permettra d’augmenter les salaires tout en produisant moins, que la libre circulation des chômeurs autorisera la réduction de leur nombre, que les finances publiques seront mieux gérées à onze ou à douze que dans le cadre national ? Il s’agit là de paris insensés ! D’autant plus insensés que le temps passe sans que personne ne cherche à résoudre des problèmes en voie d’aggravation rapide. 
Il faut dire qu’à force d’additionner une mauvaise conception de la décentralisation et l’affaiblissement délibéré de l’État, l’idée suivant laquelle la France n’est plus capable de se gouverner finit par acquérir quelque crédit. Est-ce là le fruit d’une stratégie politique ? Nul ne saurait le dire à coup sûr. Mais ce qui est certain, c’est que ceux qui ne voient plus d’autre solu­tion pour la France que de se fondre dans l’Europe intégrée et rétrécie de Maastricht sont précisément ceux qui préfèrent douter de la France et des Français plutôt que d’admettre que leur incapacité pourrait être seule en cause.

Pour combler le déficit démocratique, en fait, il faut rendre leurs prérogatives aux parlements nationaux.

Monnaie commune au lieu de la monnaie unique
On choisirait, je crois, l’efficacité contre l’idéologie.
Tout le reste est l’affaire de la coopération entre États. On observera d’ailleurs que ce qui fonctionne le mieux aujourd’hui en Europe se situe souvent en dehors de l’orbite communautaire, qu’il s’agisse d’Ariane espace, du GIE Airbus ou du CERN.

Indépendance européenne, la seule voie
Là est la voie, la seule voie d’une réelle indépendance européenne. J’oserai dire au passage que, dans les diverses célébrations de Maastricht, rien ne m’a choqué davantage que d’entendre quelques atlantistes patentés reprendre à leur compte la perspective d’une Europe indépendante, contribuant à un rééquilibrage politique et offrant un autre modèle au monde que le modèle actuellement dominant. Comme si cela était leur véritable objectif

Dette extérieure, apurage des compte
Et pour éviter que ne se referme une fois de plus le piège de la dette extérieure, peut-être faut-il admettre, pour apurer les comptes, que les créances publiques soient remboursées en monnaie locale et réinvesties sur place.

Bâtir l’Europe


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Il est temps de dire que bâtir l’Europe des Douze sur la peur obsessionnelle de la puissance de l’Allemagne est tout de même une bien étrange démarche, proche de la paranoïa. D’autant qu’à force de vouloir faire cette intégration à tout prix, on va finir par faire l’Europe allemande plutôt que de ne pas faire l’Europe du tout, ce qui serait un comble.

Il ne servira à rien de tenter de ficeler l’Allemagne. Car l’Allemagne, et c’est bien naturel dans sa position, et avec les moyens dont elle dispose, ne renoncera à sa souveraineté que si elle domine l’ensemble, certainement pas si elle lui est subordonnée.

Mais quelle est la France qu’on lui propose ? Quel est l’avenir qu’on lui dessine dans son propre pays ? Quelle est donc cette politique pitoyable qui, renonçant à faire vivre l’espérance nationale, se contente de faire miroiter à sa jeunesse l’attrait des grands espaces tout en n’étant pas capable de lui donner sa chance ? [Applaudissements.]

Au lieu de continuer à désespérer la jeunesse de ce pays, il faut enfin lui poser la question cruciale, que chacun élude soigneusement, la seule question qui vaille dans ce débat : Est-ce qu’on garantira plus aisément la paix, la prospérité, la démocratie, le bonheur, les conditions les plus favorables à l’épanouissement personnel et aux grands élans collectifs en renonçant à notre souveraineté ou bien en la préservant ?

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JJA