La grande mosquée de Marseille prévue dans le 15e, restera dans les cartons.
En effet, le tribunal administratif a décidé d’annuler le permis de construire.
Cette décision a été prise par la justice après avoir jugé que le projet présentait un plan de stationnement trop flou et qui avait pour conséquences d’apporter l'asphyxie des entreprises riveraines qui travaillaient là depuis des années
L’article de La Provence.com
MPM devra revoir sa copie. Le permis de construire de la grande mosquée de Marseille, prévue à Saint-Louis (15e), a été annulé hier. Le tribunal administratif a estimé que les besoins en matière de places de parking n'étaient pas respectés.
Photo Bureau architecture méditerranée
MPM, la Ville et l'association "La mosquée de Marseille", qui gère le dossier, avaient pourtant annoncé un parking de 450 places. Mais comme l'a conclu le TA, il n'y a pas "d'engagement formel ou de programmation de la part du maître de cet ouvrage."
L'avis du rapporteur public, qui estimait lors de l'audience du 20 octobre, qu'il y avait trop d'incertitudes dans ce domaine, a donc été suivi. Et les requérants, des chefs d'entreprise et le CIQ Saint-Louis, ont eu gain de cause, eux qui redoutaient "l'asphyxie pour les entreprises riveraines qui travaillent là depuis des années."
Que va-t-il se passer ? Hier soir, Eugène Caselli, président PS de MPM, déclarait : "Je suis très étonné d'une telle décision qui parait incompréhensible dans la mesure où la Communauté urbaine avait pris toutes les dispositions pour qu'un parking soit en service une fois la mosquée construite. C'est le processus qui a été suivi pour la construction du parking du J4 (...). Je ne comprends pas qu'on annule le permis pour ce motif. Pourquoi le parking devrait-il être opérationnel avant l'ouverture de la mosquée ?" Dans l'entourage du maire, on déclarait : "Il est indispensable d'asseoir le nouveau permis sur des bases solides tenant compte de toutes les observations des juges afin que le nouveau permis puisse être validé définitivement."
MPM, la Ville et l'association "la Mosquée de Marseille" vont tout mettre en œuvre pour établir un permis présentable. Une chose est sûre, la mosquée de 2500 m², dont les travaux devaient démarrer il y a un an (livraison fin 2012-début 2013), va prendre un peu plus de retard. "Peut-être six mois, s'interroge Maxime Repaux, l'architecte, je ne sais pas. Mais c'est injuste. Il y avait un courrier d'engagement et un consensus politique. On veut sortir l'islam des garages et on casse le permis. Ça peut mettre en danger le projet. Aucun Etat ne va s'engager si ce projet n'est pas sûr."
Des pays comme l'Algérie ou l'Arabie Saoudite hésiteront peut-être à mettre la main à la poche - s'ils comptaient le faire - pour financer cette grande mosquée. Un édifice doit être construit uniquement par des dons. Et pour trouver les 22 M€ nécessaires, on comptait notamment sur l'Algérie qui s'était manifestée favorablement lors de la pose de la première pierre au printemps 2010. On parlait alors d'un don de 7 M€, qui inciterait d'autres pays à collaborer. Mais aucune somme n'a jamais été annoncée officiellement.
Il faut dire que l'association "La mosquée de Marseille" a connu des remous avec un changement à sa tête, l'imam Ghoul succédant à Nourredine Cheikh en juin 2010. On dit que depuis l'Algérie aurait tiré le frein à main. Ce que personne ne confirme. L'imam Ghoul, lui, a toujours affirmé que le parking était le seul obstacle. Et que la mosquée serait sur les rails dès qu'il serait levé.
Source :laprovence.com
EPB