La Russie et la Chine ne voulant pas rééditer le triste scénario libyen ont opposés leur veto au projet de résolution contre le régime de Bachar el-Assad.
1) Pourquoi un tel vote ?
Bien que le projet de l’article 39 déposé par les pays européens ne mentionne qu'une "menace de sanctions" envers le régime syrien, la Russie prudente accompagnée par la Chine et appuyés par d’autres pays qui siègent au conseil de sécurité (Brésil, Inde et Afrique du Sud ) ont fait bloc en s’opposant aux "mesures ciblées"
2) C’était prévisible ?
2-1) Conséquence du non respect de la résolution 1973 de l’ONU
En effet, la Russie et la Chine soutenu par le bloc d’opposition estiment que la résolution 1973 du Conseil de sécurité mise en œuvre sous commandement de l’OTAN n’a pas été respectée et est allée au-delà des exigences d'un texte qui instaurait une zone d'exclusion aérienne et autorisait des actions militaires seulement pour protéger la population civile des forces de Mouammar Kadhafi.
A ce sujet :
Vladimir Poutine s’est exprimé sur la Libye en avril dernier
Dans sa conférence de presse à Copenhague, le premier ministre russe Vladimir Poutine a ironisé l'intervention militaire en Libye, en disant : s'il fallait ainsi bombarder tous "les régimes tordus" dans le monde tout en dénonçant la chasse à l'homme visant le colonel Kadhafi.
« On dit qu’on ne veut pas liquider Kadhafi, mais pourquoi bombarder alors ses palais ? C’est une opération pour chasser les souris ? «, A-t-il demandé en soulignant que le seul effet de ces frappes était de tuer des civils car « Kadhafi n’est plus là, il s’est barré depuis longtemps ».
Pourquoi fallait-il intervenir dans ce conflit ? N’avons nous pas d’autres régimes tordus dans le monde ? Allons nous intervenir partout dans les conflits internes ? (…) Allons-nous bombarder ces pays ? «,
« Maintenant certains responsables disent oui, on tente de tuer Kadhafi.
Qui a permis de faire cela ? Il y a eu un procès ? Qui s’est octroyé le droit d’exécuter un homme ? «, A-t-il lancé en soulignant qu’à ces questions, « tout le monde se tait ».
« Quand le soi-disant monde civilisé attaque avec toute sa puissance un petit pays, détruit les infrastructures créées pendant des générations, je ne sais pas si c’est bien. Je n’aime pas cela », a-t-il conclu.
Source Ria Novosti
2-2) La Russie, ses liens avec la Syrie
La Russie a tissé depuis quelques années des liens commerciaux avec la Syrie, en lui vendant avions, missiles, système de défense aérienne et bientôt avions civils afin de remplacer sa vieille flotte de Boeings.
Autre lien de très grande importance
En effet, la Russie détient une concession d’une base navale militaire à Tartous.
Obtenue depuis la fin des années 1960, elle avait été mise à disposition aux forces navales soviétiques.
Ces lieux ont été réinvestis par Moscou en 2008.
Actuellement un aménagement a été entrepris avec construction de quais flottants, d’infrastructures importants genres dépôts, casernes, ce qui permettra d’accueillir les plus gros bâtiments de la flotte russe, comme le croiseur Piotr Veliky.
Cette base offre un accès méditerranéen et devient donc hautement stratégique (proximité avec le canal de Suez qui permet de rejoindre l’Océan Indien, le Golfe d’Aden)
La Russie et la Syrie :
c’est donc un soutient inconditionnel.
2-3) Russie - Chine au conseil de sécurité de l’ONU
De plus
La chine a suivi la Russie, son partenaire stratégique.
En effet elle est devenue partenaire stratégique depuis le 16 juillet 2001 après la signature d’un "Accord de bon voisinage, d'amitié et de coopération".
Les intérêts sont étroitement liés, en effet, en juin dernier la chine a signé avec la Russie un "accord sur la coopération gazière"
3) Conclusion
Depuis le début de la contestation au régime de Bachar el-Assad, les forces de sécurité aurait fait plus de 2.700 morts, selon les données de l'ONU.
Par contre, Damas dément ce chiffre et affirme que près de 800 militaires et policiers ont été tués par des "éléments terroristes armés" et évalue à 1.400 le nombre des victimes des deux côtés
EPB - JJA
