lundi 17 septembre 2012

France – le retour vivant de son histoire

Pendant que les manuels scolaires occultent ou affadissent notre histoire de France.

Avec son Puy du Fou (de réputation mondiale), Philippe de Villiers aidé de nombreux bénévoles la ressuscite en une Cinéscénie somptueuse.
Dans ce mondialisme agonisant, au bord du gouffre, on comprend pourquoi Philippe de Villiers, l’un des vainqueurs du « non »  au référendum sur la Constitution Européenne (29 mai 2005), homme intègre et brillant politique a été marginalisé.

JJ A
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Toujours à ce sujet, nous saluons Valeurs actuelles d’avoir fait paraître le 13-09-2012 dans notre opinion, l’article de Denis Tillinac écrivain, éditeur journaliste français intitulé :

Un grand seigneur

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Nuit de fin d’été très douce sur le bocage vendéen. Soudain les aiguilles du temps inversent leur cours et le Puy du Fou ressuscite en une Cinéscénie somptueuse l’histoire de France selon Philippe de Villiers. Certains tableaux évoquent des compositions de Bruegel, d’autres des dessins de Callot ; c’est une saga rustique et tragique, avec son paroxysme diabolique : les gueux de Vendée en armes d’infortune face aux tueurs froidement rationnels de la Convention.

“Dieu et mon roi”, clament sous les ruines du château les oriflammes des chevaliers de l’insoumission. Mais les poilus de 1914-1918 réhabilitent le drapeau tricolore, et après l’autre désastre, la Vendée de De Lattre, réconciliée avec les mânes de Clemenceau, redevient l’humble témoin de notre antique ruralité. Villiers lui a restitué sa mémoire en concevant cette leçon d’histoire à la fin des années 1970, puis en la réalisant avec des milliers de bénévoles du cru. Un parc à thème s’est ajouté au son et lumière initial. Secondé par son fils Nicolas, Villiers improvise des scénarios qui nous parachutent dans les jadis et naguère de notre imaginaire national. Nous voici sous le règne de Dioclétien, dans une arène où les lions épargnent des captifs gaulois fraîchement convertis au christianisme. Escale au Grand Siècle, où les mousquetaires de Dumas et le Cyrano de Rostand délivrent une belle romanichelle. Puis s’éveillent les restes d’un donjon médiéval et une nuée de rapaces virevolte dans l’azur, composant une féerie sidérante.

Les visiteurs se comptent par milliers chaque jour. Ils viennent de partout et baguenaudent à leur guise entre les âges et les mythes : les Mérovingiens, le bestiaire de La Fontaine, les mœurs des Lumières, l’esthétique de la Belle Époque. Il en émane ce que les manuels scolaires occultent ou affadissent : l’âme polyphonique de la France. Seul un sectaire y trouverait à redire. On comprend néanmoins pourquoi Villiers fut marginalisé. Il a osé mettre en accusation, non pas la République, mais, dans le sillage de Chaunu et de Furet, les fondements du totalitarisme moderne entre 1789 et 1793. En outre il enlumine l’histoire de notre pays comme savaient le faire les “hussards noirs” de Jules Ferry : rien de tel pour offusquer un bobo de la rive gauche. Son imagerie enchante les enfants et berce les anciens d’une nostalgie de bon aloi.

En retrouvant cet ami que j’ai connu à l’époque lointaine où il effectuait son stage d’énarque en Corrèze, je me suis demandé pourquoi il n’a pas su, ou pas pu, incarner une vraie droite rieuse, impétueuse et frondeuse, éprise de panache et sans complexe aucun. Il avait l’audace, l’ardeur, la ferveur aussi.

Peut-être est-il venu trop tôt dans un univers politique trop rassis ! Peut-être la forme de son activisme n’est-elle pas compatible avec les us qualifiés abusivement de démocratiques ! Les médias ricanants ont caricaturé un “vicomte catho” plus réac que nature. Il s’est parfois caricaturé lui-même, par défi ou par lassitude, et son caractère incommode n’a peut-être pas toujours arrondi les angles. L’incroyable succès du Puy du Fou le sauve de l’amertume qui aurait pu le décourager, au terme d’un parcours politique brillant à son aube, mais tronqué. Quoi qu’il en soit, la Vendée lui doit la plus belle et louable des catharsis : le descriptif de sa douleur, l’exaltation de sa fierté. Accessoirement il l’a mise sur de bons rails économiques. Ce n’est pas rien.

Tôt ou tard, la persévérance de Reynald Secher aidant, il faudra bien que nos autorités, si promptes à légiférer sur des génocides étrangers à notre mémoire, reconnaissent celui, avéré, du peuple vendéen. Une telle reconnaissance aurait une portée symbolique universelle. Si Soljenitsyne est venu au Puy du Fou, ce fut pour tisser un lien entre les victimes de toutes les terreurs enclenchées par la folie idéologique. La France “officielle” s’honorerait de les récuser publiquement, n’en déplaise aux apôtres de Lénine et de Trotski.

Tôt ou tard il faudra bien qu’ici ou là des émules de Villiers s’avisent d’entretenir les mythes fondateurs de notre inconscient collectif. Ainsi évitera-t-on à la France de se pétrifier dans la muséification, et aux Français de se banaliser dans l’acculturation. Les vigies de la mémoire seront-elles de droite ou d’ailleurs ? Peu importe, pourvu qu’elles incarnent l’espérance d’un printemps. Pourra-t-il ensoleiller les âmes dans le cadre étriqué et biseauté de la politique ? Il y a lieu d’en douter. Le grand œuvre de Villiers prouve qu’il existe d’autres biais que celui des urnes. Espérons et osons…

Denis Tillinac   
Photo © Patrick Iafrate   

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Nous profitons de ce message pour rappeler qu’une pétition est en ligne sur internet demandant le retour de Philippe de Villiers

Pour souscrire à la pétition c'est ici (un clic avec le bouton gauche de votre souris sur le lien ci-dessous en bleu)

http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2012N27352

JJ A