samedi 3 décembre 2011

Turquie - Le Bureau Français de la Cause Arménienne proteste contre une invitation de la France à la Turquie

Dans un communiqué, le BFCA proteste contre l’invitation de la France à la Turquie au Conseil des ministres des Affaires européennes.

COMMUNIQUÉ du BFCA
La proposition du Quai d’Orsay d’inviter la Turquie, non membre de l’Union Européenne, à la réunion des Ministres des Affaires Etrangères pour discuter de la situation en Syrie, engendre à juste titre de nombreuses controverses

Logo du Bureau Français de la Cause Arménienne

  La France a proposé que la Turquie participe au Conseil des ministres des Affaires européennes, a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay en soulignant : « Cette invitation est extrêmement importante à nos yeux ».

  Cette importance accordée à la Turquie par le gouvernement en fonction, suscite de nombreux questionnements d’autant plus que la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, hésitait à inviter Ahmet Davutoglu.

Il est inconcevable de solliciter l’alliance d’Ankara pour instaurer un régime démocratique à Damas alors que la Turquie est très mal placée pour assurer une telle mission. Avec quels acquis la Turquie va se présenter auprès du peuple syrien afin d’améliorer son image ?

Alors que l’armée turque continue à exercer tout son poids pour gérer ses conflits politiques au sein des régions à forte population kurde, à occuper le nord de Chypre, à maintenir son blocus contre l’Arménie, alors qu’en Turquie les droits de l’Homme restent piétinés, les droits des minorités y restent bafoués, que des opposants au régime en place, des dissidents, des journalistes et des intellectuels sont poursuivis, condamnés et même assassinés pour leurs opinions divergentes ou en raison de leur origine ou leur religion, comment cet Etat policier aurait la légitimité d’intervenir en Syrie au nom de l’établissement de la démocratie ?

En outre, le territoire de Sandjak d’Alexandrette reste toujours un sujet de discorde entre la Turquie et la Syrie et par conséquent, on se demande comment Ankara pourrait être juge et partie.

Au vu de tous ces éléments, nous condamnons la politique adoptée par le gouvernement français dans cette affaire.

A Paris, le 01/12/2011

Le Bureau Français de la Cause Arménienne

 

EPF