L’Union européenne victime d’une fraude massive dans le secteur sucrier selon une enquête publiée dans l'International Herald Tribune.
Le trafic aurait impliqué une filière de transport de camions chargés de 22 tonnes de sucre liquide, qui suivaient un mystérieux itinéraire triangulé, 4000 km à travers de huit pays.
Une route tortueuse allant de la Croatie à la Belgique (à vol d’oiseau 1200 km), puis un étrange crochet de la Belgique à Kaliningrad, une ville russe au bord la Baltique située entre la Pologne et la Lituanie (à vol d’oiseau un peu plus de 1300 km) et enfin Kaliningrad à la Croatie (à vol d’oiseau un peu plus de 1400 km).
Les bordereaux et les mouvements de ces camions géants parcourant de curieuses distances à travers l’Europe ont attiré l’attention des douaniers belges.
Ces milliers de kilomètres supplémentaires n’étaient pas inutiles, car en prétendant que la Russie était la destination finale de la livraison, les industriels pouvaient empocher de coquettes sommes versées par l'Union européenne au titre des «restitutions à l'exportation». La juteuse combine aurait rapporté quelque 3 millions d'euros à la société belge Beneo-Orafti avant que le pot aux roses ne soit découvert en 2008, selon l'International Herald Tribune.
Au printemps dernier, Enquêteurs belges et européens ont effectué une perquisition dans les bureaux de la compagnie, il en résultat que ses avoirs furent gelés en initiant une instruction.
Des subventions d’un montant global de 67 millions d’euros auraient été versées indûment
En trois ans les camions ont parcouru quelque 200 fois ce parcours triangulé avec des mélanges de sucre de canne bon marché au sucre de betterave européen pur, ce qui permet de baisser les coûts de production et d'augmenter le volume, permettant ainsi de percevoir des subventions plus élevées.
La Croatie apparaît comme au centre de ces trafics, alors que le géant allemand Südsucker fait partie des compagnies soupçonnées de cartel.
JJ ALEX