samedi 2 octobre 2010

Belgique - Crise institutionnelle, géopolitique et structure politique compliquée

Tout en assurant la présidence du conseil de l'Union européenne depuis le 1er juillet, la Belgique se trouve de nouveau dans l’impasse depuis le 3 septembre pour la formation d'un nouveau gouvernement.

-------> POUR COMBIEN DE TEMPS ?



En effet les négociations de trois mois entre Wallons et Flamands ont échoué.
Elio Di Rupo le chef du parti socialiste francophone, a jeté l'éponge après le rejet du mouvement indépendantiste N-VA parti principal de Flandre.

La Belgique, actuellement plongée dans une grave crise politique qui pourrait précipiter sa disparition.
Le pays pourrait donc imploser si Wallons et Flamands n'arrivaient pas à trouver un accord de la dernière chance !

Par contre, Elio Di Rupo (PS), a évoqué l'existence d'un "Plan B" pour la Wallonie et Bruxelles.

Le 4 Septembre, deux nouveaux médiateurs ont été nommés par le roi, à savoir :
Le socialiste André Flahaut président de la Chambre et du Sénat.
Le Flamand Danny Pieter, du parti séparatrice N-VA
Un communiqué du palais annonce que la mission de médiation a pour objectif de relancer les négociations


Dans le cas extrême d’un éclatement de l’état fédéral belge :

Les Belges seront-ils favorables à une telle éventualité ?
Un sondage a été publié par le quotidien La Libre Belgique :
57% ne sont pas favorables
14% Favorables et seulement 15% en Flandre

Les Conséquences

Pour Bruxelles.
Le problème est majeure car la capitale, ville-région autonome enclavée en Flandre est peuplée de :
66.5% de francophones.
5.3% de flamands (55000).
28.1% d'étrangers (41000 Français et 40000 Marocains).

On peut imaginer facilement que la Flandre n’est pas prête à abandonner Bruxelles et n’admettra jamais la formation d’un état francophone Wallonie-Bruxelles
Ce qui nous amène à penser que la capitale peut devenir alors un frein sérieux au divorce Belge.

Pour l’Union Européenne.
La Belgique membre fondateur de l’Union Européenne accueille dans sa capitale, le siège de l’UE avec ses institutions.
L’éclatement d’un tel pays pourrait donc avoir un retentissement considérable sur l’avenir de cette union.

Pour l’économie
La dette actuellement de la Belgique est de 330 milliards d'euros
Le pays coupé en deux, entraînerait un partage de cette dernière bien entendu mais avec un alourdissement pour chacun des deux nouveaux états d’une montée des taux d’intérêts.

Les sondages sont à la mode

Dans le cas d’une Flandre indépendante les Wallons seraient pour une fédération avec Bruxelles

En date du 25 septembre 2010, un sondage a été effectué par le quotidien Le Soir , s’exprimant en langue française auprès de 1804 personnes révèle que :
63 % des Wallons interrogés se prononcent favorable à la création d’un Etat fédéral Wallonie-Bruxelles.
Par contre les Bruxellois préfèrent voler de leurs propres ailes

De son côté, un autre quotidien La Libre Belgique s’exprimant aussi en langue française a réalisé son sondage qui dévoile que:

35% des sondés sont favorables pour une fédération Wallonie-Bruxelles.
23% pour la création de trois petits états
14% pour une rattachement à la Wallonie.
12% pour une Wallonie indépendante auprès d’une fédération associant Bruxelles et la Flandre.
8% pour une Wallonie totalement indépendante.
2% pour une intégration de Bruxelles à une Flandre indépendante.

Ce même sondage révèle que wallons et bruxellois sont attachés à la Belgique.

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_ Pour mieux comprendre
les origines des problèmes communautaires de la belgique, vous trouverez ci-dessous son histoire, sa géopolitique et ses institutions actuelles.

1 _ La période française (1792-1814)

En 1792, la principauté de Liège et les Pays-Bas autrichiens sont occupés par la République française.
Reconquis en 1793 par l'Autriche
En 1794, de nouveau occupés par la France






















Pour agrandir l'image, un clic sur la carte avec votre souris

Entre 1800-1804 Bonaparte premier consul obligea les fonctionnaires de la Flandre à être des «citoyens français».
Entre1804-1815.Bonaparte devint Napoléon 1er, la Belgique est intégrée dans l'empire français
Pendant la période de domination française, la Wallonie devient une des régions les plus industrialisée d'Europe, par contre la Flandre, reste peu industrialisée
À partir de 1810, Napoléon appliqua une politique de francisation plus intense.

Le 22 juin 1815, défaite de Napoléon à Waterloo

Le Congrès de Vienne (1815) créa le nouveau royaume de Belgique connu sous le nom de «Royaume-Uni des Pays-Bas»

2_ La période hollandaise (1815-1830)

Le royaume fut confié à un roi hollandais, Guillaume d'Orange.
Tout en étant un souverain francophone, il décréta que la langue officielle du pays devait être le néerlandais, c’est-à-dire la langue des instances les plus hautes du royaume.
L’objectif du souverain était que le néerlandais devait être employé en Flandre.
Par contre, l’arrêté royal du 15 septembre 1819, le français devenait la langue officielle de l’administration et de la justice dans le pays wallon.
Entre 1819 et 1822, l’Administration devait adopter le néerlandais graduellement, mais le français resta malgré tout, la langue dominante.

Révolution des belges - la Belgique devient un état unitaire

En 1830, Révolution réussie des belges contre le roi hollandais grâce à une alliance de tous les opposants.
Le 4 octobre 1830, un gouvernement provisoire formé de catholiques et de libéraux proclama l’indépendance de la Belgique.
Le 4 novembre 1830, l'Autriche, la France, la Grande-Bretagne, la Prusse et la Russie reconnurent le nouvel État (sauf les Pays-Bas).
Le 15 novembre 1831, le Traité des XXIV articles réglait la question des limites territoriales.
En 1831, la Belgique devint un État unitaire dont la seule langue officielle était le français, malgré les dialectes parlés par la majorité de la population.


En 1919, la Belgique était devenue un État officiellement trilingue néerlandais, français et allemand

Le manque de séparation géographique claire entre les trois communautés linguistiques a conduit, via quatre réformes successives de la Constitution (1970, 1980, 1988-89, 1993), à un système fédéral.
Le 1er Janvier 1995 la réforme constitutionnelle de 1993 entre en vigueur et la Belgique devient un Etat fédéral constitué :
De trois régions autonomes économiquement
(la Région flamande, la Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale)






















De quatre régions linguistiques qui sont définies par l’article 4 de la Constitution révisée du 24 décembre 1970






















1) la région linguistique néerlandaise (rose) qui se compose de cinq provinces flamandes (Flandre orientale, Flandre occidentale, Anvers, Brabant flamand et Limbourg)
2) la région linguistique française (Bleu clair) qui se compose de cinq provinces wallonnes (Hainaut, Brabant wallon, Namur, Luxembourg et Liège), moins les neuf communes germanophones de la province de Liège
3) la région linguistique allemande (Bleu foncé) de la province de Liège, qui se compose de neuf communes germanophones
4) la région linguistique bilingue (Vert clair) (néerlandais et français) qui se compose de 19 communes de l’arrondissement de Bruxelles

La Belgique sera constituée de 10 provinces inclues dans ses 2 régions (Flamande, Wallonne):
En Région flamande, nous trouvons : Anvers, Brabant flamand, Flandre occidentale, Flandre orientale, Limbourg,
En Région wallonne : Brabant wallon, Hainaut, Liège, Luxembourg et Namur
Par contre la Région de Bruxelles-Capitale est un territoire «non provincialisé».





















La Belgique avec 10 415 000 habitants, est donc à la fois un État fédéral, régional et communautaire, de 30 527 km² limité par la mer du Nord et les Pays-Bas au nord, par l'Allemagne à l'est, par le grand-duché du Luxembourg au sud-est, par la France au sud et à l'ouest.

Divergence entre Flamands et Wallons

Pour les Flamands.
C’est la recherche surtout d’une autonomie culturelle pour tous les néerlandophones, y compris les Flamands bruxellois. C’est pourquoi ils ont privilégié la notion de communauté

Pour les wallons.
C’est de mener surtout leur propre politique socio-économique en région wallonne, cette intention est prioritaire au lien culturel avec les francophones de Bruxelles. C’est pourquoi, ils ont privilégié la notion de région.

Les résolutions flamandes
Pour trouver une solution aux problèmes de divergence des communautés
Le 3 mars 1999, le Parlement flamand adoptait cinq résolutions reprenant les grandes lignes d'une future réforme de l'État belge.

Les Flamands proposaient donc une nouvelle structure binationale avec deux États fédérés à part entière, la Flandre et la Wallonie, et deux régions à statut spécial, la Région de Bruxelles-Capitale et la région de langue allemande.
Pour parvenir à un compromis, il a été créé deux types d’États fédérés au sein d'un État fédéral: les Communautés et les Régions. Il en résulte sept instances législatives:
- le Parlement fédéral: la Chambre des représentants et le Sénat;
- le Conseil flamand (Vlaamse Raad) réunissant celui de la Communauté et celui de la Région flamande, qui ont été fusionnés;
- le Conseil wallon (Région wallonne);
- le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale;
- le Conseil de la Communauté française de Belgique;
- le Conseil de la Communauté germanophone


















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Résumons nous

La Belgique se trouve avec une structure politique compliquée, dépourvue de partis nationaux, mais avec des factions rivales au service des intérêts des communautés Francophone et Flamande.

Herman Van Rompuy, premier ministre du 30 décembre 2008 au 25 novembre 2009 a été retiré des affaires pour devenir le premier Président de l’Union Européenne.
Il était considéré comme un maître du consensus en réparant les dommages du premier gouvernement dirigé par Yves Leterme.

De nouveau le 22 avril, la Belgique se prépare au pire avec la démission du gouvernement de coalition dirigé par le chrétien-démocrate flamand Yves Leterme.

En Europe avec l'ouverture des frontières, la mondialisation, le mondialisme, l’immigration galopante, le non respect des langues, en imposant l’anglais, comme langue universelle, les Etats nations traversent une crise d'identité profonde.
Il est donc facile de prévoir que la Belgique pays assez artificiel comme nous l’avons vu, éclatera dans un avenir plus ou moins proche.

Dans cet état de fait, les conséquences pourraient provoquer, un effet dominos à la marge de chaque Etat nation d’Europe, nous pouvons penser en premier lieu à des états fragiles comme l’Espagne mais aussi bien d’autres …..

L’Europe pourrait se morceler en une multitude de petits territoires avec l’obligation de parler l’anglais pour communiquer entre eux; mais seront-ils capable de parler d’une même voix au niveau international?

Les manipulateurs de l'ombre savent très bien que pour régner il faut diviser !!!!!

EPF - JJ A