samedi 16 janvier 2010

UKRAINE - Les enjeux de l'élection présidentielle du 17 janvier et du 7 février 2010

Le 17 janvier 2010 et le 7 février, les Ukrainiens sont appelés à élire leur président. Le maintien des relations avec Moscou est au cœur des enjeux de cette élection présidentielle. Les principaux candidats de 2004 sont à nouveaux présents en 2010, même si le rapport des forces s'est largement inversé. Pour éviter les Fraudes l’élection se déroulera sous le contrôle de centaines d'observateurs internationaux.

Les Candidats.

Viktor Iouchtchenko.

Le président sortant

Il est né le 23 février 1954 à Khoruzhivka (Soumy, RSS d'Ukraine).
Premier ministre de 1999 à 2001 et chef de la coalition politique Notre Ukraine.
Président de la République depuis le 23 janvier 2005.
il a été le principal opposant au parti politique gouvernemental, parti représenté par le Premier ministre sortant, Viktor Ianoukovytch

Selon les derniers sondages, il est titré de moins de 5%, il aura fortement irrité ses partenaires européens et décevoir l’opinion publique ukrainienne en échouant dans la réforme de son pays et dans la lutte contre la corruption.
Son pays est l’un des plus touché par la crise financière, certains observateurs redoutent un « nouveau Dubaï ».
En menant des politiques nationalistes jugées hostiles à Moscou, en poursuivant notamment un rapprochement avec l'OTAN, qui apparemment n’est pas soutenu par une majorité de la population
Poursuivant activement un rapprochement avec l'OTAN, qui ne semble pas soutenu par une majorité au sein de la population.

Ioulia Timochenko

Premier ministre depuis 18 décembre 2007, actuellement en poste

Dans les sondages, elle se trouve en seconde place, cherche à rassembler un électorat élargi, russophones et ukrainophones
Mme Timochenko a confirmé que les négociations concernant une alliance politique entre son bloc considéré comme pro-occidental et ses anciens ennemis jurés du Parti des régions (opposition pro-russe), a échoué.
Son slogan omniprésent "Elle travaille, elle va gagner, elle, c'est l'Ukraine!", elle s’identifie dans sa campagne à l’Ukraine.
Elle aborde cette élection en étant chef du gouvernement mais rejette la responsabilité du minable bilan orange sur son ancien allié devenu pour la circonstance un rival, Viktor Iouchtchenko et bien entendu Viktor Ianoukovitch.
Elle prône des relations apaisées avec Moscou, notamment sur le dossier gazier, en conséquence elle n’est pas en rupture avec son rival Viktor Ianoukovitch.

Viktor Ianoukovitch

Premier ministre du 4 août 2006 au 23 octobre 2007, 2e fois, par intérim jusqu'au 18 décembre 2007






















Il apparaît dans les sondages comme le favori de l'élection du 17 janvier
Il s’attache à aller au-delà de son électorat traditionnel en insistant peu sur la défense de la langue russe et du rapprochement avec Moscou.
Dans sa campagne, Viktor Ianoukovitch fait "profil bas" en modifiant son ancienne image.
Certains observateurs disent qu’il est manipulé en étant contrôlé par les sponsors et les oligarques de la région industrielle de Donbass

Les autres candidats

Au total, 18 candidats se sont engagés dans la course à la présidence et ont versé chacun 218000 € à la commission centrale électorale à titre de frais d’inscription.

Deux candidats jouent le rôle d’outsider, relativement jeunes, se présentent comme des "professionnels" contre "les politiques"
Arseni Yatseniuk, ex-ministre de l'économie
Sergeï Tigipko, puissant homme d'affaires, ancien chef de la banque nationale ukrainienne.
Vasil Protyvsikh
Volodymyr Litvin, actuel speaker du Parlement
Svoboda, avec des victoires au niveau local.
Humeniuk.
Petro Symonenko, chef du parti communiste.
Alexandre Moroz, du parti socialiste.
Oleg Tiahnibok, du parti ultranationaliste.

Quels sont les enjeux de ces présidentiels

L’Ukraine au bord de la faillite, est en crise financière et politique.
Avec un recul annuel de 15% de son PIB et un taux d’inflation de 16%, Il est dans une grave récession.
Le FMI lui a versé 7 milliards d’euros.
Pour garantir le paiement des fonctionnaires, des retraites et de la facture gazière, le gouvernement début décembre a demandé deux milliards de plus.
Le blocage quasi-permanent du Parlement n’a pas permis d’engager les réformes nécessaires, le pays a connu en 4 ans deux élections législatives.
Le bilan social n’est pas brillant, le salaire moyen est de l’ordre de 170 € et le minimum plafonne à 53 €.
La classe moyenne est sévèrement touchée par la crise et ne peut rembourser les crédits contractés.
De plus en plus d’entreprises traditionnelles (chimie, métallurgie, services, constructions) réduisent les heures de travail ou pire licencient.
La corruption gagne du terrain, selon le rapport de l'ONG Transparency International de 2009, avec un taux élevé, l'Ukraine se placerait au premier rang des États de la CEI.
Pour nombre d’experts, les priorités du prochain président sont le changement de la constitution et la redéfinition des pouvoirs.

Dans l’isoloir ukrainien la toute puissante Russie pèsera lourd

M. Dmitri Medvedev en août 2009 s’est adressé à son peuple et à ses voisins ukrainiens lors d’une intervention vidéo diffusée sur son blog.
Le message est relativement violent, « Nos relations bilatérales avec l'Ukraine n’ont jamais été si mauvaises. Les officiels, à Kiev, mènent une politique ouvertement antirusse depuis l’attaque militaire en Ossétie du Sud lancée par M. Saakachvili, où des armes ukrainiennes ont été utilisées pour tuer des civils et des militaires russes. »
Les termes de ce message s’adresse tout particulièrement au président ukrainien Viktor Iouchtchenko, coupable d’avoir soutenu son homologue Mikheïl Saakachvili lors du conflit entre la Russie et la Géorgie en août 2008.
A l’ouest aucun commentaire, malgré l’espoir d’une partie des Ukrainiens et des européens en 2004, il est devenu le paria de la politique ukrainienne pour avoir trahi la Russie et échoué à séduire l’Ouest.

L’OTAN et l’UKRAINE Source : BI N°150

Un rapport allemand décrit la partition du pays

Les cercles militaires allemands débattent de la continuelle expansion de l’OTAN vers l’est et de la partition de l’Ukraine.
Selon un ex-directeur de recherche de l’Amt für Studien und Übungen (Bureau de recherche et d’entrainement) de la Bundeswehr, la question de l’extension de l’alliance militaire occidentale au territoire de l’Ukraine est toujours à l’ordre du jour.

JJ A