Dans Valeurs Actuelles du 5 janvier 2012, Philippe de Villiers, Dominique Souchet et Georges Berthu signent un article intitulé : NOUS AVIONS RAISON !
Avant qu'il ne soit trop tard : voici dix-neuf ans, Philippe de Villiers publiait, sous ce titre, chez Albin Michel, un livre en forme de cri d'alarme sur la conjonction, délétère à ses yeux, de l'entrée en vigueur de l'euro, institué l'année précédente par le traité de Maastricht, et l'avènement du libre-échangisme mondial, sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce. Les dix ans de la monnaie unique européenne lui ont inspiré ces réflexions, qui sont aussi celles de ses amis au Parlement européen et à l'Assemblée nationale
Tribune parue dans Valeurs Actuelles du 5 janvier 2012 Signée par :
Philippe de VILLIERS (député européen)
Dominique SOUCHET ( député)
Georges BERTHU (ancien député européen)
"Le XXIe siècle commençant ne se caractérise pas, comme certains l’avaient imprudemment prédit, par “la fin de l’histoire”. Au contraire, il est traversé de grandes évolutions qui devraient pleinement nous mobiliser : l’essor de l’Asie et l’apparition de nouvelles grandes puissances ; l’onde de choc qui traverse les pays arabes ; le grand défi environnemental… Mais face à ce champ largement ouvert, l’essentiel de notre énergie et de nos moyens se trouve absorbé par un problème interne, artificiel et lancinant. Un problème que les dirigeants européens ont créé de toutes pièces, qui nous ronge et affaiblit nos capacités d’influence et d’intervention : “il faut sauver l’euro à tout prix”. Cette obsession nous amène à nous recroqueviller sur nous-mêmes. Le temps n’est-il pas enfin venu de tenir compte des mises en garde que nous formulions déjà il y a près de quinze ans ? [...]
Refusant de voir le vice constitutif de la monnaie unique et du libre-échangisme, feignant de croire que la crise de l’endettement résulte exclusivement de politiques budgétaires laxistes, ils nous précipitent dans une course folle et sans issue vers des remèdes illusoires : un fédéralisme budgétaire piétinant le coeur de la souveraineté ; une Banque centrale européenne qui devrait se gorger de créances douteuses ; un Fonds de soutien européen incapable de faire face à l’addition des pays défaillants ; un endettement européen – les eurobonds – qu’il faudrait ajouter à l’endettement national ; une rigueur sans croissance qui creuse les déficits en prétendant les combler. Tout, pourvu que l’on ne touche pas au dogme.[...]"